Presque une année sans publier une seule critique sur On Stage Now ; j’ai honte… Résultat, nous sommes en 2017, la moitié de la saison théâtrale et de celle des concerts en salle est déjà passée, et j’ai évidemment une tonne de critiques en retard.
Je vais reprendre le rythme en postant dans les jours qui suivent des critiques de spectacles vus ces derniers temps. Mais, plutôt que de ne pas parler du tout de tous les autres, je vais ressortir mes notes prises “à l’époque” et les mettre en forme, de façon à passer rapidement en revue lesdits spectacles, en commençant par ceux vus en janvier et février… de l’année passée donc. Le principe, vous l’aurez compris, sera celui de “mini-critiques” tenant en un seul paragraphe plutôt qu’en 1’200 mots !
Au programme pour cette première partie de rattrapage, huit mini-critiques ! Dans le lot se trouvent deux pièces humoristiques, à savoir le gros succès parisien que fut “Nelson” avec Chantal Ladesou et le revival du “Père Noël est une ordure”. Dans un style plus original, vous découvrirez mon avis sur “Dernier coup de ciseaux”, l’étonnant mélange entre théâtre, improvisation et enquête policière. La plus grande partie de cet article sera dédiée au théâtre plus classique, avec quatre pièces cependant bien différentes : “Le porteur d’histoire” du génie qu’est Alexis Michalik, la première mondiale de “Amok” (du Stefan Zweig revu et interprété par Francis Huster), la pièce historico-économique “Le système” et enfin un classique, “Marie Tudor”. L’article se terminera sur une touche musicale avec le débriefing de la soirée passée devant Pneu et Deux boules vanille.
Le porteur d’histoire
De Alexis Michalik
Mis en scène par Alexis Michalik assisté par Camille Blouet
Avec Emilie Blon Metzinger, Magali Genoud, Julien Jacob, Charles Lelaure, Michel Scotto di Carlo
Lumières par Anaïs Souquet
Musiques par Manuel Peskine
Costumes par Marion Rebmann
Théâtre de Beausobre, Morges, Suisse
Produit par ACME (producteur), Mises en Capsules (producteur, tourneur), Théâtre de Beausobre (organisateur)
Représentation du mardi 19 janvier 2016 à 20h00
Placé en (pas de catégorie, rang R, place 28)
Prix payé 33.60 CHF (abonnement 14-17 spectacles au Théâtre de Beausobre = -20%)
Pieds nus, changeant de costumes au fil de la pièce, les cinq acteurs (ceux sur la photo ne sont pas ceux que j’ai vus sur scène) nous emportent dans une folle histoire
[photo de Alejandro Guerrero, via la Comédie des Champs-Elysées]
La saison passée, en découvrant “Le cercle des illusionnistes“, je n’avais qu’une envie ; voir la pièce précédente du génial auteur et metteur en scène qu’est Alexis Michalik, recevant tout autant (si ce n’est plus) d’éloges que celle que je venais de découvrir. A ma grande surprise et à mon grand bonheur, celle-ci, toujours en tournée, a été programmée par le Théâtre de Beausobre. Sur scène, pour seuls décors, une sorte de tableau noir, des tabourets et un stock de costumes. Les comédiens arrivent avant que la salle ne s’éteigne, font semblant de discuter entre eux, puis le spectacle commence. C’est après quelques minutes que se produit ce moment assez fou où le public se fait emporter dans l’écriture tourbillonesque de Michalik, passant d’époque en époque, de personnage en personnage, le tout interprété par cinq formidables acteurs changeant de tenue à vue. C’est une pépite de mise en scène et d’inventivité, prenant pour sujet la relation entre l’histoire et l’Histoire, dans un scénario mêlant littérature et enterrement. Cela dit, j’en attendais peut-être trop, et j’ai donc été un peu moins conquis qu’en sortant du “Cercle des illusionnistes”. Le thème me captivait probablement moins, mais, objectivement, il faut aussi dire que les transitions sont moins travaillées dans “Le Porteur d’histoire” que chez sa grande sœur de pièce, et que le jeu d’acteurs est un peu moins détaillé. Si l’histoire reste passionnante et ne perd pas ses spectateurs malgré sa folie narrative, j’ai été moins impressionné par cet effet incroyable de “narration 2.0”, comme la décrit Michalik, que je ne l’avais été dans “Le cercle des illusionnistes”. Qu’on se comprenne bien : ce fut quand même un excellent moment de très haut niveau – une pièce immanquable !
Dernier coup de ciseaux
De Paul Pörtner
Adapté par Bruce Jordan (adaptation), Marilyn Abrams (adaptation), Sébastien Azzopardi (adaptation, traduction), Sacha Danino (adaptation, traduction)
Mis en scène par Sébastien Azzopardi assisté par Emmanuelle Tachoires
Avec Sébastien Azzopardi, Domitille Bioret, Jean-Marie Rollin, Alyzée Costes, Yan Mercoeur, Emmanuelle Tachoires
Décors par Juliette Azzopardi
Lumières par Mamet Maaratie
Création sonore par Julien Dauplais
Costumes par Pauline Gallot
Théâtre de Terre-Sainte, Coppet, Suisse
Produit par Ki m’aime me suive (producteur, tourneur), Compagnie Sébastien Azzopardi (producteur), Théâtre des Mathurins (producteur), Théâtre de Terre-Sainte (organisateur)
Représentation du mercredi 20 janvier 2016 à 20h30
Placé en (placement libre)
Prix payé 65.00 CHF
Le casting de la pièce dans son décor de salon de coiffure, lieu voisin d’une scène d’un crime que le public sera chargé d’élucider…
[photo sans crédit, via la page Facebook du Théâtre de Terre-Sainte]
Après un moment musical durant lequel le décor de salon de coiffure monté sur scène s’anime, le spectacle commence et l’histoire glisse peu à peu vers son climax : un meurtre. Puis l’inspecteur de police arrive, les lumières de la salle se rallument et l’enquête débute, avec la collaboration du public (“qu’est-ce vous avez vu ?”, “est-ce que ce témoin dit vrai ?”, etc.). Après l’entracte, où l’inspecteur répond à certaines questions dans le hall du théâtre, l’enquête reprend de plus belle jusqu’au vote du public pour désigner le meurtrier. Hyper originale, la pièce a autant de défauts que de qualités. Du côté positif, la gestion du public absolument parfaite par l’inspecteur (joué ce soir-là par le metteur en scène Sébastien Azzopardi) et l’énergie communicative des comédiens. De l’autre côté, l’écriture des personnages n’est malheureusement pas du tout travaillée, reposant sur des clichés poussés à l’extrême résultant en un jeu peu subtil – coiffeur “grande folle” et bourgeoise détestable, entre autres. Bizarres également, les blagues improvisées sur la localisation du salon de coiffure, faisant que, en cinq minutes, il passait du “meilleur salon de Paris” au “salon perdu au centre de Coppet”. Troisième problème, une erreur ce soir-là (un des témoins censé n’avoir rien vu a mentionné l’arme du crime), provoquant un sympathique fou-rire, mais rendant l’enquête assez bancale. Cette dernière semble d’ailleurs ne pas avoir de scénario prédéfini, la présentation du déroulement du meurtre se faisant en fonction du coupable désigné par le public du soir, ce qui me dérange, puisqu’il n’y a finalement pas de “bonne réponse” ni d’explication cartésienne du crime. Un peu comme si tous les joueurs gagnaient lors d’une partie de Cluedo. Un spectacle génialement original donc, mais un résultat en demi-teinte.
Amok
De Stefan Zweig
Adapté par Francis Huster
Mis en scène par Steve Suissa assisté par Stéphanie Froeliger
Avec Francis Huster
Lumières par Jacques Rouveyrollis assisté par Jessica Duclos
Création sonore par Maxime Richelme
Théâtre du Léman, Genève, Suisse
Produit par USKA Productions (organisateur)
Représentation du jeudi 21 janvier 2016 à 20h30
Placé en deuxième catégorie (rang P, place 2)
Payé 35.00 CHF (tarif “Bon plan” FNAC)
Francis Huster dans le dépouillé décor embrumé de Amok
[photo sans crédit, via le Théâtre de l’Octogone]
Je suis assez fan du duo Francis Huster / Steve Suissa, j’ai donc rapidement acheté ma place lorsque j’ai appris que ces deux-là allaient présenter leur nouvelle collaboration en première mondiale du côté de Genève. Alors, verdict sur Huster ? Si sa force d’interprétation m’impressionne toujours autant, je l’ai trouvé un peu maladroit pour passer d’un rôle à l’autre (puisqu’il est seul en scène, rejoint deux courts instants par une danseuse, de façon assez inutile d’ailleurs), rendant même par moment l’action difficilement compréhensible, ce d’autant que l’adaptation n’est pas d’une grande clarté. Je précise que je ne connaissais pas le livre de Zweig, l’histoire d’un médecin parti en Malaisie à qui une femme demande de l’avorter. Alors que le roman, que j’ai feuilleté par la suite, est limpide, l’adaptation d’Huster choisit de ne jamais prononcer nommément le mot “avortement”, restant toujours très floue. Ce parti pris, ajouté aux passages d’un rôle à l’autre peu convaincants, rend la pièce plutôt dure à suivre. A signaler cependant une mise en lumière et en fumée de grande classe, signée du maître Rouveyrollis. J’ai rarement vu une ambiance lugubre si prenante, surtout sur une scène si large ! Malgré cela, une fois le discours d’après-première d’Huster terminé (mêlant, là aussi de façon assez peu claire, humanisme et explication de la relation de Zweig avec la Suisse), je suis sorti de la salle déçu de cette adaptation brumeuse, avec l’impression que j’aurais dû lire le roman avant la pièce pour la comprendre de A à Z, ce qui est un principe que j’apprécie assez peu.
Nelson
De Jean Robert-Charrier
Mis en scène par Jean-Pierre Dravel, Olivier Macé
Avec Chantal Ladesou, Armelle, Eric Laugérias, Clémense Ansault, Simon Jeannin, Simon Larvaron
Décors par Stéfanie Jarre
Lumières par Laurent Béal
Musiques par Frédéric Château
Costumes par Michel Dussarat
Théâtre de Beausobre, Morges, Suisse
Produit par Pascal Legros Productions (producteur, tourneur), Théâtre de la Porte St-Martin (producteur), Théâtre de Beausobre (organisateur)
Représentation du jeudi 28 janvier 2016 à 20h00
Placé en première catégorie (rang T, place 15)
Payé 60.80 CHF (abonnement 14-17 spectacles au Théâtre de Beausobre = -20%)
L’excentrique casting de la pièce dans le magnifique décor signé Stéfanie Jarre – le problème c’est que c’est à peu près la seule chose vraiment réussie du spectacle…
[photo de Pascal Victor, via le dossier de presse]
Fidèle des Grosses Têtes, j’entendais parler de la pièce menée par la tornade Ladesou depuis des mois et me réjouissais de découvrir “Nelson” par moi même. L’histoire ? Un remake de “La cage aux folles”, avec dans le rôle des hôtes la famille de Ladesou (avocate bourgeoise détestable) et dans celui des invités une famille bobo / vegan, les enfants respectifs étant, vous l’aurez compris, amoureux. C’était la première fois que je voyais Chantal Ladesou sur scène, et ce qui se dit sur elle est vrai ; elle n’articule absolument pas, de sorte qu’on ne comprenne pas une bonne moitié de ses répliques. En plus de cela, elle est totalement folle et fait véritablement ce qu’elle veut, tout en surjouant, souvent pour le pire. Là où c’est à mourir de rire à la radio, c’en est trop sur une scène de théâtre, d’autant que son jeu excentrique est renforcé par celui dans le même registre d’Armelle et d’Eric Laugérias, de quoi atteindre l’overdose. Cependant, au bout d’un moment, c’est tellement exagéré et consternant que je me suis mis à rire. Je ne sais pas si c’est une bonne ou une mauvaise critique, mais oui, j’ai ri de consternation. D’un côté plus technique, la mise en scène est mécanique, chaque acteur s’avançant au centre pour prononcer sa réplique – sous le regard des autres immobiles – avant de revenir à sa place initiale. En fait, on dirait un one man show de Ladesou, au point d’ailleurs qu’elle ait une poursuite braquée sur elle durant toute la pièce. Point positif pour terminer : le décor est sublime. Vous l’aurez compris, les qualités du spectacle sont quasi inexistantes… pourtant, j’ai ri, parfois sans même comprendre la phrase prononcée. Une expérience bien étrange !
Le système
De Antoine Rault
Mis en scène par Didier Long assisté par Jeoffrey Bourdenet
Avec Lorànt Deutsch, Dominique Pinon, Eric Métayer, Urbain Cancelier, Julie Marboeuf, Sophie Barjac, Stéphanie Caillol, Philippine Bataille
Décors par Bernard Fau, Citronelle Dufay
Lumière par Laurent Béal
Musiques par François Peyrony
Costumes par Jean-Daniel Vuillermoz
Théâtre de Beausobre, Morges, Suisse
Produit par Jean-Marc Dumontet Productions (producteur, tourneur), Théâtre de Beausobre (organisateur)
Représentation du mardi 9 février 2016 à 20h00
Placé en ?ème catégorie (rang E, place 41)
Payé 60.80 CHF (abonnement 14-17 spectacles au Théâtre de Beausobre = -20%)
Eric Métayer, brillant dans le rôle d’un collecteur d’impôts, et Urbain Cancelier, incroyable régent excentrique
[photo de H. Pambrun, via le dossier de presse]
Autant pour les critiques précédentes j’avais quelques notes, autant là je n’ai rien d’autre que mes souvenirs, et je vous avoue qu’ils ne sont pas hyper précis quasiment une année après la représentation… Ce que je sais, c’est que, vu le sujet mêlant histoire et économie (John Law, Ecossais, arrive à la cour du Roi de France juste après la mort de Louis XIV et promet au régent en place de pouvoir sauver l’Etat de la faillite grâce à une idée toute nouvelle : utiliser des billets de banque et des actions), je m’attendais à une pièce plutôt compliquée d’accès. Ce fut tout le contraire : le thème est passionnant, parfaitement vulgarisé, le rythme est élevé et sans temps mort, l’humour bien présent et les dialogues magnifiquement composés pour nous renvoyer à une réflexion acide sur l’économie d’aujourd’hui – 300 ans plus tard, rien n’a changé. En plus de cette histoire géniale, le décor modulable est une réussite ciselant parfaitement l’action de façon cinématographique, et le casting est formidable. Il faut dire que la pièce semble taillée sur mesure pour Lorànt Deutsch (qui interprète le très intello John Law), que Eric Métayer, dont je suis déjà fan de base, excelle en ennemi idéologique de Law, et que Urbain Cancelier est génial en régent du Roi dépassé par les événements. Dominique Pinon, très bon lui aussi, a repris pour la tournée le rôle d’archevêque manipulateur tenu par Stéphane Guillon à Paris, que j’aurais beaucoup aimé découvrir dans ce registre. Une des meilleures pièces historiques que j’aie vues.
Le père Noël est une ordure
De Josiane Balasko, Marie-Anne Chazel, Christian Clavier, Gérard Jugnot, Thierry Lhermitte, Bruno Moynot
Mis en scène par Pierre Palmade
Avec Loïc Blanco, Emmanuelle Bougerol, Benoît Moret, Nicolas Lumbreras, Marie Lanchas, Julien Ratel
Décors par Olivier Prost
Lumières par Stéphane Fritsch
Costumes par Axel Boursier
Théâtre de Beausobre, Morges, Suisse
Produit par Ki m’aime me suive (producteur, tourneur), Théâtre de Beausobre (organisateur)
Représentation du jeudi 11 février 2016 à 20h00
Placé en ?ème catégorie (rang C, place 9)
Payé 54.40 CHF (abonnement 14-17 spectacles au Théâtre de Beausobre = -20%)
Voici les interprètes 2016 de rôles qui font partie des plus célèbres du théâtre humoristique français
[photo de Fabienne Rappeneau, via le dossier de presse]
Pièce culte parmi les pièces cultes, “Le père Noël est une ordure” a enfin eu droit à une re-création professionnelle, 35 ans après les débuts sur les planches du texte de la troupe du Splendid. Et c’est Pierre Palmade qui a la chance d’obtenir ces droits pour en faire profiter une autre troupe, celle de jeunes talents qu’il a formée depuis quelques années. Ce sont donc des acteurs peu célèbres qui reprennent ici les rôles que tout le monde connaît sous les traits de leurs interprètes de l’époque – un défi osé. Si aucun membre du casting n’est véritablement exceptionnel, ils remplissent tous le contrat plutôt honorablement, à l’exception peut-être de Marie Lanchas (Thérèse dans la pièce), qui m’a semblé confondre parler fort pour se faire entendre du public et crier, ce qui devient rapidement fatiguant. Celle qui s’en sort le mieux est certainement Zézette (interprétée par Emmanuelle Bougerol), tout aussi névrosée que la version de Marie-Anne Chazel sans pour autant l’imiter. Pas grand-chose à dire sur le décor ou la mise en scène, très classiques et attendus, mais efficaces. Quant au texte, d’origine quasiment parfait, avec ses répliques mémorables, il a été très peu adapté, mais les rares différences que j’ai remarquées de mémoire m’interrogent : pourquoi avoir par exemple supprimé la phrase de Pierre Mortez “il me manquait quelque chose pour sortir les poubelles” lorsqu’il reçoit son fameux gilet ignoble ? Bref, une adaptation honnête, mais évidemment très loin de la version originale. J’y préfère largement le film ou l’enregistrement de la pièce d’époque.
Marie Tudor
De Victor Hugo
Mis en scène par Philippe Calvario
Collaboration artistique avec Sandra Honoré (mise en scène)
Avec Cristiana Reali, Jean-Philippe Ricci, Jean-Claude Jay, Philippe Calvario ou Benjamin Guillet, Régis Laroche ou Pierre-Alain Leleu, Jade Fortineau, Anatole de Bodinat, Stanislas Perrin, Pierre Estorges, Robin Goupil, Valentin Fruitier, Thomas Gendronneau
Scénographie par Alain Lagarde
Lumières par Denis Koransky
Musiques par Patrick Matteis, Thomas Gendronneau
Costumes par Alain Lagarde, Mina Ly (réalisation)
Théâtre de l’Octogone, Pully, Suisse
Produit par La Pépinière Théâtre (producteur), sic Productions (tourneur), Théâtre de l’Octogone (organisateur)
Représentation du jeudi 18 février 2016 à 20h30
Placé en 2ème catégorie (rang H, place 25)
Payé 47.00 CHF
Une bonne partie des nombreux acteurs de cette pièce à grand spectacle
[photo de Florian Fromentin, via le Théâtre Montansier]
Un texte de Victor Hugo sur scène, c’est l’occasion de voir une histoire rythmée aux multiples rebondissements. Ici, nous avons droit en plus à une mise en scène très moderne, renforçant le côté épique digne d’une série télé actuelle. L’argument de base semble pourtant assez simple (l’amoureux de la Reine d’Angleterre la trompe avec une femme qui s’avère être plus qu’une vulgaire sans-le-sou), mais tout s’emballe très vite. Le point fort de cette adaptation signée Philippe Calvario est incontestablement le visuel ; décor ingénieux en plus d’être joli, superbes éclairages et quelques scènes d’une très forte puissance artistique donnent à l’ensemble un côté moderne à l’esthétisme appréciable. La musique n’est pas en reste, le metteur en scène allant jusqu’à intégrer une guitare électrique sur le plateau dans les mains du bourreau, pour un effet concluant. Les acteurs, nombreux, vont de bons à très bons, avec évidemment une mention spéciale pour l’interprète du rôle titre, Cristiana Reali. J’avoue par contre que j’étais un peu fatigué le soir de la représentation, et que les multiples rebondissements, additionnés au nombre de personnages, font que j’ai parfois eu un peu de mal à suivre l’ensemble (surtout au début), à regret d’ailleurs. En conclusion, voilà un classique tout sauf ennuyeux, adapté d’une très plaisante manière rock et moderne.
Remarque : le casting visible sur la photo et cité ci-dessus est celui habituel, donné par la production. Il est peut-être différent de celui que j’ai vu sur scène. Etant le pire physionomiste du monde, je ne suis sûr de rien !
Pneu
Guitare par Jerôme Vassereau
Batterie par Jean-Baptiste Geoffroy
Deux boules vanille
Batteries et claviers par Loup Gangloff, Frédéric Mancini
Salle de concert Le Bourg, Lausanne, Suisse
Produit par Le Bourg (organisateur)
Concert du vendredi 26 février 2016 à 22h00
Placé en (placement libre)
Payé 15.00 CHF
Ca faisait un moment que j’entendais parler de Pneu et de la Colonie de Vacances, projet quadriphonique dont fait également partie le duo, et j’étais donc assez curieux d’aller découvrir ça en live. La soirée a apparemment connu quelques problèmes (retard des groupes ou soucis technique, je ne sais pas) puisque les concerts ont commencé très en retard… et vu que la salle n’a vraisemblablement pas le droit de faire trop de bruit après minuit (salle dans un vieil immeuble à l’isolation probablement catastrophique oblige), les groupes ont joué chacun à peine 20 minutes. Pneu a ouvert la soirée, le batteur et le guitariste se plaçant au milieu du public – c’est leur concept. La configuration du Bourg, salle un peu étroite, empêchait le public de bien les entourer, ce qui était dommage. Reste que la maîtrise technique est vraiment impressionnante, l’énergie de ce duo de math rock survolté est complètement folle, rien à dire, c’est juste absolument énorme ! Du coup la déception est totale de les voir s’arrêter après à peine plus de 15 minutes… Suit Deux boules vanilles (la soirée est placée sous le signe des noms de groupes originaux !), sur scène cette fois, avec une installation totalement incompréhensible mélangeant batterie et claviers. Le site de la salle les présentait comme duo de “transe épileptique”, c’est un peu ça, c’est en tout cas hyper original, bien prenant, avec un côté très énervant : ne pas savoir comment ils trafiquent leur son avec leur installation assez folle ! Bref, là aussi le seul défaut fut la durée bien trop courte… Une excellente soirée découverte donc, uniquement gâchée par des temps de jeu laissant tout le monde sur sa faim.