Festival Le Chant du Gros, Le Noirmont, Suisse
Soirée du vendredi 6 septembre 2019
Avec Georgio, The Dire Straits Experience, Bunkr, Ølten, Monument
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De retour au Noirmont pour le deuxième jour de ce vingt-huitième Chant du Gros ! Arrivée plus tardive qu’hier pour ma part, ce qui me fait louper entièrement les deux premiers “créneaux” de ce vendredi. Celui commençant à 17 h 30 proposait Barry Moore (un jeune pop-rockeur irlandais que le festival voit comme une révélation prochaine, même si pour le moment ils semblent être un peu les seuls dans ce cas) sur la scène Déménage et Caroline Alves, que je connaissais en tant que choriste de Sim’s, au P’tit du Gros. A 18 h 30, c’est Amir qui ouvrait la Sainte scène, concert que vous comprendrez sans doute que j’aie zappé.
Et qu’est-ce qui est au programme maintenant que je suis sur place ? Un groupe de hard rock neuchâtelois au P’tit du Gros (Oxymore) ou le rappeur à succès Georgio sur la scène Déménage. C’est là que je me rends, croisant au passage Alain Berset en pleine conversation au milieu des festivaliers !
Pas de groupe complet, mais au moins une batterie sur scène pour accompagner Georgio
[photo de Jonathan Vallat pour le Chant du Gros]
Georgio donc. Ben je ne m’attendais pas à avoir une si belle surprise ! J’avais écouté rapidement ce qu’il faisait auparavant et trouvé que les paroles semblaient au-dessus du lot d’une grande partie des rappeurs à succès du moment, et ça s’est vérifié en live (puisque, bonne nouvelle, le son nous laissait à peu près comprendre ce qui se disait). Je pense notamment à “La vue du sang”, mais à pas mal d’autres titres aussi, émaillés de références littéraires.
Le public apprécie et le set se déroule avec une très belle énergie, finissant dans les pogos façon hip-hop, pendant que Georgio va au contact de ses fans. Un super concert avec un artiste à ajouter à ma playlist pour connaître un peu mieux son répertoire la prochaine fois que je le croiserai.
Les admiratrices sont nombreuses dans les premiers rangs !
[photo de Jonathan Vallat pour le Chant du Gros]
Sur le chemin de la Sainte scène, petit arrêt repas avec une fouasse. L’occasion de vous dire que la sélection gourmande du Chant du Gros est de très bonne facture.
Je vais manger ça devant Dire Straits Experience. Le programmateur du festival aime apparemment beaucoup les tribute bands (on avait déjà eu droit aux Australian Pink Floyd et à une formation reprenant du AC/DC notamment), moi je trouve ça un peu pénible, mais pourquoi pas. Le groupe a la drôle d’idée de vouloir se faire considérer comme légitime en présentant le saxophoniste — flûtiste Chris White comme ancien membre de Dire Straits, alors qu’il n’était en fait qu’un musicien de tournée.
Chris White au saxophone, excellent musicien ayant décidé de se présenter comme la “caution authenticité” de ce tribute band
[photo de Jonathan Vallat pour le Chant du Gros]
On sent l’expérience de l’ingénieur du son accompagnant le groupe, qui décide de sacrifier le volume au profit d’une qualité bien supérieure à ce à quoi on est habitués au Chant du Gros… sauf que ce sont finalement les larsens qui viennent gâcher le tout. Quand ça veut pas…
Sur scène, pas de doute, les musiciens sont plus que talentueux. Chris White brille dans ses interventions au saxophone et à la flûte tandis que le Mark Knopfler de substitution est vraiment excellent, tant au chant que dans ses solos de guitare, qu’il joue sans médiator, comme son modèle. Bref, c’est bien sympa finalement ce tribute band, en tout cas de haute qualité musicale. Reste que c’est, je pense, le genre de concerts qui s’apprécient mieux en salle que dans l’ambiance d’un festival.
L’homme aux doigts d’or du soir, Terence Reis
[photo de Jonathan Vallat pour le Chant du Gros]
La suite des festivités se passe sur la scène Déménage avec le hobo Charlie Winston. J’aime bien ce qu’il fait et ça ne m’aurait pas déplu de le revoir, mais je pars dans la direction opposée, au P’tit du Gros. Avantage de ce “festival dans le festival”, le fait que, par une négociation dont je serais curieux de connaître les détails, il ne tombe pas sous les termes de l’exclusivité imposée par le sponsor Heineken sur tout le Chant du Gros. Au revoir les ignobles bières du groupe néerlandais servies uniquement en 33 cl sur tout le site, bonjour les pintes de BFM !
Et ça tombe bien, au niveau musical il y a tout ce qu’il faut pour accompagner le malt, puisque c’est Bunkr qui monte sur les planches. Il s’agit d’un duo chaux-de-fonnier batterie/guitare jouant un math — noise rock de haute tenue. La dernière fois que je les avais vus, dans une toute petite salle, de la poussière tombait du plafond pendant tout le set vu le volume et la violence de leur son !
Rien de tout ça sous le chapiteau du Noirmont, mais le concert était tout aussi excellent. Belle intensité malgré un public un peu clairsemé, superbe énergie, grosse technique bien bourine, bref, y’a de quoi en redemander et remercier le P’tit du Gros d’avoir réservé une place au rock bien gras !
Pas de fioritures artistiques ; durant tout le concert, l’éclairage reste simple et monochrome au profit d’une belle avalanche de décibels !
[photo de Matthieu Hinderer via la page Facebook du groupe]
Bonne nouvelle, le groupe qui va suivre sur le même plateau continuera dans un registre proche… mais avant ça, la chanteuse Zaz se réserve la Sainte scène pendant une heure vingt. Pas très motivé à aller écouter ce qu’elle “veut” (de la joie et de la bonne humeur probablement), je fais le tour du site en attendant minuit… et mon anniversaire.
Pour le premier concert de mes 25 ans, j’ai de la chance, voilà Ølten ! Le trio post-rock – sludge nous propose une déferlante lourde et violente, absolument parfaite de bout en bout, carrément jouissive. Leur relativement récent changement de bassiste ne leur a rien fait perdre de leur talent.
Les photographes officiels du festival ne couvrant pas ce qui se passe au P’tit du gros, vous vous contenterez de cette vue lointaine…
[photo sans crédits via la page Facebook du groupe]
Même sans photos à grands nombres de pixels pour vous le prouver, vous pouvez me croire sur parole : Ølten, c’était du lourd ! Pendant ce temps, sur le reste du terrain, les festivaliers s’emplissaient les oreilles de la house un peu trop chill à mon goût de Møme. Notez donc que deux artistes avec un “ø” dans leur nom jouaient en même temps ! Oui, je sais, je suis le roi des anecdotes…
A la scène Déménage, la fin du concert de Møme annonçait un enchaînement avec La fine équipe, quatuor de beatmakers et turntablists. Ca aurait peut-être pu être bien, mais la proximité du bar BFM aidant, la tentation est forte de ne pas bouger du P’tit du Gros, où Monument va s’occuper de clore la soirée.
Les guitares sont toujours bien présentes puisque le quintet lausannois nous propose un répertoire post-metal. C’était objectivement très bien, mais après les concerts absolument géniaux de Bunkr et Ølten, j’ai eu plus de mal à rentrer dans leur univers et ne sais pas trop quoi vous en dire…
Merci au P’tit du Gros pour leur programmation de rock suisse plutôt pointue, très plaisante à retrouver !
[photo sans crédit via l’Instagram du festival]
Fin de la soirée donc, un train fort animé me ramenant à bon port sur les coups de 3 h. Conclusion de ce vendredi ? Le début de soirée du côté du Chant du Gros était très bien, avec une bonne surprise en la personne de Georgio et une belle démonstration de virtuosité des membres de The Dire Straits Experience, même s’ils étaient un peu sages. Quant à la deuxième partie du programme au P’tit du Gros, elle aura fait place à deux des meilleurs concerts de l’édition (Bunkr et Ølten, évidemment) ainsi qu’à une clôture de qualité avec Monument. Excellent vendredi donc !
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