Voca People
De Lior Kalfo, Shai Fishman
Dirigé artistiquement par Gadi Bachar
Mis en scène par Lior Kalfo assisté par Nassima Benchicou
Avec les Voca People
Musiques par Shai Fishman assisté par Jasmine Roy
Costumes par Rose Marie Melka, Mickael Komer
Théâtre Bobino, Paris, France
Produit par Lior Kalfo (producteur), Doron Lida (producteur), Leeorna Solomons (producteur), Bernard Olivier (producteur), Gérard Pullicino (producteur), Alain Dierckx (producteur), Gilles Mattana (producteur), Bobino (organisateur)
Représentation du samedi 8 février 2014 à 19h00
Placé en ?
Payé ? (le spectacle n’étant plus à l’affiche et n’ayant pas conservé mon billet, je n’arrive pas à retrouver les tarifs)
Les huit Voca People prenant la pause de façon très inspirée
[photo sans crédit, via le site du spectacle]
A peine sortis de la représentation de La trahison d’Einstein, nous avons tout juste le temps de manger avant d’enchaîner sur la représentation des Voca People, dernière étape spectacle de ce week-end parisien.
Heureusement nous n’avons pas trop à marcher puisque Bobino se trouve à quelques pas du Théâtre Rive Gauche. Super salle d’ailleurs, moderne et confortable, avec une grande scène (ça change de nos étapes précédentes) et un public très nombreux.
Les Voca People, il est quasiment impossible de ne pas en avoir entendu parler. Fondée à la fin des années 2000, la troupe israélienne a fait un énorme buzz sur YouTube, atteignant très vite plusieurs millions de vues. Suite à ça, les passages télé se sont succédés et les salles de spectacles se sont remplies de spectateurs curieux.
Pour faire face à la demande, la compagnie a formé plusieurs troupes tournant un peu partout dans le monde. Il y a apparemment quelques petites différences dans le spectacle suivant la troupe mais, si j’ai bien compris (rien n’est précisé), une seule d’entre elle tourne en France. Elle a d’ailleurs son propre site officiel.
Une troupe de Voca People au complet, micros en main
[photo sans crédit, via le site du spectacle]
De tout de façon, que les performers soient Français ou pas importe peu puisque les Voca People ne parlent pas, excepté quelques rares mots d’anglais. Cela est justifié par le scénario du spectacle qui dit que les hommes en blanc proviennent d’une planète lointaine, VOCA, dont les habitants ne parlent pas mais communiquent par différents bruits et notes musicales. Alors qu’ils étaient en voyage spatial, le vaisseau de huit d’entre eux leur a fait le coup de la panne et, comme par hasard, ils ont atterri en plein sur Bobino.
Merveille technologique faisant rêver Al Gore et enrager les actionnaires des compagnies pétrolières, leur vaisseau fonctionne à l’énergie musicale. Pour repartir il leur suffit donc de pousser la chansonnette. Pour se faire autant s’amuser en s’intéressant à la culture musicale de la planète sur laquelle ils ont atterri, à savoir… la Terre (oui, il faut suivre un peu).
Le spectacle sera donc constitué de plusieurs medleys interprétés uniquement à la voix par les huit personnages, sans le moindre instrument ou piste sonore derrière eux. Par une coïncidence exceptionnelle, les trois femmes de l’équipe, Soprana, Mezzo et Alta sont… soprano, mezzo et alto. Du côté des hommes il y a Tenoro le ténor, Bari Ton le vous-aurez-deviné et Tubas la basse (c’était moins évident). Restent encore les deux beat-boxeurs, Beat On (le commandant de l’équipe) et Scratcher, ce dernier maitrisant également la technique du scratching bucal (oui, c’est charmant). Nous voilà donc face à un bel éventail de voix extra-terreste interprétés par des chanteurs très doués.
Toutes les tessitures réunies sur scène pour le bonheur des oreilles du public
[photo sans crédit, via le site du spectacle]
Pas de folie sur les décors, seul un bout de vaisseau spatial dépasse des coulisses. Dessus se trouve une jauge lumineuse se remplissant au fur et à mesure de l’interprétation des medleys. Côté éclairage, rien de super original ou spectaculaire, mais un rendu plutôt honnête.
Vous l’aurez compris, pas de fioritures sur scène, tout au plus quelques chorégraphies amusantes de nos amis de la planète VOCA. Les chorégraphies en question sont d’ailleurs plus des gestuelles propres aux différentes personnalités, allant de la timide Voca Woman au sévère capitaine de l’équipage, Beat On.
Les hommes en blanc n’hésitent pas à quitter la scène et à se mêler au public pour les faire interagir de façon rarement glorifiante pour les pauvres victimes – à moins que vous n’ayez toujours eu envie de vous transformer en instrument de musique ?
Entre les medleys le public a droit à quelques petits interludes plus théâtrales, amusants bien que très basiques.
Petit interlude “réanimation” entre deux medleys
[photo sans crédit, via le site du spectacle]
Que dire de ce qui fait le spectacle, les voix des Voca People ? C’est techniquement parfait et il est même parfois dur de se dire que tout est fait à la force des cordes vocales tellement certaines chansons sont bien reproduites. Ma déception vient plutôt du choix des chansons. Le medley musique de films est très sympathique mais, pour le reste, je suis resté sur ma faim. J’aurais beaucoup aimé avoir plus de reprises de grands classiques du rock par exemple. J’ai même trouvé qu’il y avait des longueurs par moment. En effet, la mécanique du spectacle est comprise après quelques dizaines de minutes et il serait bien d’avoir quelques surprises lors des interprétations ou un rythme un peu augmenté. Bref, il serait bien d’avoir un peu plus de mise en scène.
Cela dit, j’ai bien conscience qu’une partie de cette critique peut venir de mes goûts musicaux pas compatibles avec ceux des Voca People, la majeure partie de la salle leur ayant réservé un triomphe, bien mérité ne serait-ce que pour leur habileté technique.
C’est sous les derniers applaudissements que nous quittons Bobino par la sortie de secours (!), le public attendant déjà dans le hall pour la représentation de Spamalot qui commencera dans quelques minutes. Ca ne traîne pas à Bobino ! En regardant les techniciens s’activer sur scène pour monter le décor de la comédie musicale des Monty Python, je me dis que si les Voca People en ajoutait, du décor, travaillant par la même occasion plus profondément sur la mise en scène, ils auraient tout ce qu’il faut pour présenter un spectacle génial… il ne leur manque pas grand chose.