Casseurs Flowters
Chant par Orelsan, Gringe, Ablaye
DJing par Skread, DJ Pone
Première partie : D-BangerZ
Chant par Astrokif, Boston J, James Res, Mic l’Ori
DJing par Broad Rush
Salle de concert Les Docks, Lausanne, Suisse
Produit par Les Docks (organisateur)
Concert du jeudi 2 octobre 2014 à 20h30
Placé en (placement libre)
Payé 48.00 CHF
Les Casseurs Flowters au complet : Gringe et Orelsan au centre, Ablaye sur la gauche, sans oublier, derrière les platines, Skread et DJ Pone
[photo de Vincent Bailly, via le Flickr de la salle]
Les Casseurs Flowters, comme vous le savez sûrement, c’est ce qui arrive quand Orelsan, célèbre rappeur français, décide de partir sur un gros délire en sortant un concept album avec un des ses potes, Gringe. Mais ce qu’au contraire personne ne savait, c’est que ça allait être un très gros succès et que les deux amis allaient se lancer dans une longue tournée.
Tournée qui a parcouru de nombreux festivals durant l’été 2014, dont les Eurockéennes, où leur concert se chevauchait malheureusement avec celui de Détroit, ce qui fait que je n’en ai vu que les derniers instants, mal placé et en mode “fin de soirée” (interprétez-le comme vous voulez !). Autant dire que quand j’ai appris qu’ils passaient dans l’excellent salle des Docks, à quelques centaines de mètres de chez moi, je n’ai pas hésité longtemps à aller me faire une séance de rattrapage !
Arrivé en avance dans la salle lausannoise, la première partie n’a pas encore commencé, de quoi prendre le temps d’avaler une bière au bar du hall de la salle… et d’y trainer jusqu’à ne voir finalement que les dix dernières minutes de ladite première partie, D-BangerZ.
D-BangerZ sur la scène des Docks
[photo de Vincent Bailly, via le Flickr de la salle]
D-BangerZ est, comme vous le voyez, un groupe de quatre rappeurs qui, comme vous ne le voyez pas, viennent de Mulhouse. Ils sont là grâce à Opération Iceberg, projet franco-suisse dont font partie les Eurockéennes (où se sont d’ailleurs produits D-BangerZ lors de l’édition 2014) et qui vise à aider des artistes émergents.
J’avoue être très compliqué en matière de rap et avoir eu du mal à rentrer dans ce concert, d’autant que le son était très mauvais, au point d’avoir beaucoup de mal à distinguer les paroles, alors que l’acoustique des Docks est en général absolument parfaite. Bref, je ne me permettrai pas d’émettre un jugement sur le groupe d’après les dix minutes de concert auxquelles j’ai assistées, mais le public ayant vu l’ensemble de la prestation semblait ravi et chauffé à bloc pour accueillir les Casseurs Flowters, c’est bien ça le principal.
Lors du changement de scène, à peine les rideaux recouvrant jusqu’alors le logo des Casseurs Flowters retirés, toute la salle s’est précipitée sur ses smartphones pour photographier le tout – il y a apparemment des gros fans ! C’est quelques minutes plus tard que le concert commencera et que les deux glandeurs les plus célèbres du rap français feront leur entrée.
Joli contraste entre la folie du public et le calme sur scène !
[photo de Davide Gostoli, via le Flickr de la salle]
La question que je me posais était de savoir comment adapter un concept album sur scène. Pour ceux qui ne connaissent pas, rappelons que l’album de Casseurs Flowters raconte le déroulement d’une journée typique des deux amis, chaque morceau étant titré de l’heure à laquelle il a lieu. L’album commence ainsi par le réveil des deux colocs à 14h58 et se termine à 6h16 par le titre “Des histoires à raconter”.
Je me demandais s’ils s’étaient amusés à créer une petite mise en scène leur permettant de jouer les morceaux dans l’ordre chronologique ou s’ils allaient simplement introduire les différents titres par une petite phrase pour pouvoir les faire dans l’ordre souhaité.
Au final, l’un ni l’autre. Ils font un simple concert, les morceaux se suivant sans qu’Orelsan et Gringe ne se soucient de leur concept de départ. C’est un peu dommage, ils sont tellement fous et bourrés d’imagination (comme en témoigne leur incroyable clip “La mort du disque“) que j’en attendais plus. Un écran en fond de scène aurait également pu être sympa, il y avait largement de quoi faire vu le nombre de clips qu’ils ont sortis.
Le seul moment à la mise en scène délirante est sur “La mort du disque” (encore lui !) où un CD géant en polystyrène est démoli d’un coup de pied et envoyé dans le public, idée il est vrai très amusante.
Belle ambiance dans la salle
[photo de Davide Gostoli, via le Flickr de la salle]
Concert classique donc, ce qui n’empêche évidemment pas le public (parmi lequel beaucoup de fans connaissant les paroles par-coeur) d’être en grande forme, d’autant que la proximité avec les artistes était bien présentes puisqu’il n’y avait pas de barrières séparant la fosse de la scène. Enfin, moi je dis ça, mais j’étais pour une fois un peu plus éloigné des premières lignes que d’habitude.
Au niveau de l’ambiance, il faut signaler la toujours sympathique distribution de boissons aux spectateurs des premiers rangs par les artistes avant “Manger c’est tricher” (je crois) et deux slams, un de Gringe qui durera quelques secondes et se finira, je cite, par un “aïe”, et un de Orelsan, en chaussettes (peur de se faire voler ses baskets ou d’assommer quelqu’un, je ne sais pas) et à travers toute la salle.
Côté setlist, nous avons eu droit à une très grosse partie de leur album, au point que j’aie du mal à dire quels titres ont été oubliés. En bonus, deux reprises de titres d’Orelsan, “Ils sont cools” et le si poétique “Saint Valentin” et, un peu après la mi-concert, un intermède musical signé DJ Pone. DJ Pone ? Un des deux artistes officiant derrière les platines du groupe qui est accessoirement membre de Birdy Nam Nam. J’avais déjà eu la chance d’assister à un de leur concert, c’était excellent, en solo il était très très bon aussi et ça passait particulièrement bien entre deux morceaux des Casseurs Flowters !
Magnifique photo !
[photo de Vincent Bailly, via le Flickr de la salle]
J’ai failli oublié de vous parler de la qualité du son qui était certes bien meilleure que lors de la première partie mais pas tout à fait au niveau d’excellence que j’ai eu lors de chaque concert vu aux Docks jusqu’alors. C’est un peu dommage.
La conclusion ? Une bien belle soirée, une grosse énergie déployée par Orelsan et Gringe avec un public en pleine forme, un DJ Pone très utile à la qualité du concert, une super proximité entre les artistes et les fans mais malgré tout un petit regret de n’avoir pas droit à un concert tenant plus du spectacle que du classique alignement de morceaux. Peut-être pour la prochaine tournée, si le groupe décide de sortir un deuxième album…